Un vendredi de Véra, le 14 décembre 2018 : La Tête de Cire du Musée de lille

Pourquoi la SSAAL est–elle en pleine actualité en ce décembre 2018  ?

Il y a 45 jours, début novembre 2018, nous découvrions avec un ami journaliste une très belle copie (signée Arbogast) de la Tête de Cire chez un marchand d’argenterie à Lille, à deux pas d’Euralille. Suite à cette découverte, nous nous sommes intéressés à l’Original exposé au Palais des Beaux Arts de Lille. Cette fameuse Tête de Cire, léguée par le Chevalier Wicar à la SSAAL en 1834, est offerte par la SSAAL en 1865 au Musée de Lille. Dans son testament, Wicar précise « Tête de Cire de l’époque de Raphaël ». L’ami journaliste, Gérard H. Goutierre, publie tout récemment un article dans la revue « Les Soirées de Paris » sous le titre : Qui réveillera la belle tête de cire du musée de Lille ? *1

De mon côté je me suis plongée dans les mémoires de notre Société et suis tombée sur une pépite, dès lors ma chronique était faite !

Car c’avait été sans compter sur le hasard : mi-novembre je reçois une invitation de Laurence Riviale, maître de conférences en histoire de l’art moderne à l’université de Clermont-Ferrand, me priant d’assister le 7 décembre à Amiens à la soutenance de son HDR (Habilitation à diriger des recherches), titre de son Mémoire : « La Tête de Cire de Lille, Joconde ou Madone ? », mémoire de 522 pages avec un volume de 94 illustrations (présentés en séance à la SSAAL). De fait, L. Riviale m’avait contactée dès septembre 2016, à la recherche de documents sur la SSAAL et sur la Tête de Cire, d’où un premier échange de renseignements…

Vous imaginez bien que, sur nombre de pages, la SSAAL est à l’honneur dans ce Mémoire, ainsi que bien sûr le chevalier Wicar et quelques uns de nos membres : Charles Benvignat, Alphonse Colas, Désiré Blanquart Evrard, Delphin Petit, Charles Verly, Edouard Reynart ou Henri Brunéel (ce dernier ayant publié un très précieux témoignage dans le journal L’Illustration, tome XIX Mars 1852, disponible à la BM de Lille cote P 908). Henri Brunéel est présent en 1835 lors de l’ouverture des caisses arrivées de Rome avec un milliers de pièces précieux du legs Wicar et il raconte avec enthousiasme, doublé d’émotion extrême, le moment précis où à sa stupéfaction il découvre la Tête de Cire dans l’une des caisses.

Nous avons aujourd’hui oublié l’immense célébrité dont jouissait notre Tête de Cire, figurez-vous qu’elle avait été proposée comme chef-d’œuvre de substitution de la Joconde lors de son vol en 1911 ! (cf. Mémoire Laurence Riviale)

Mais l’histoire n’est pas achevée : le 3 décembre 2018 nous recevons à déjeuner à la maison un jeune chercheur Japonais, Yoshito Uketa originaire de Kyoto, qui prépare à l’Université de Nanterre un doctorat de 3ème cycle : La signification du moulage sur nature au XIXème siècle et a choisi pour exemple la fameuse tête de cire du musée de Lille. il a souhaité rencontrer un membre de la SSAAL pour parler du jeu important joué entre le chevalier Wicar et le musée des Beaux-Arts. Nous resterons bien sûr en contact avec lui et suivre ses recherches concernant une œuvre qui n’a toujours pas livrée tous ses secrets, œuvre chère au cœur de la SSAAL comme on le constate à des multiples fois dans les compte-rendu des séances, publiés. Charles Benvignat, premier conservateur du musée Wicar (2ième étage Hôtel de Ville, Place Rihour Lille) signale en 1862 lors d’une séance de la SSAAL l’état inquiétant où se trouvait la tête de cire attribuée à Raphaël. La SSAAL crut devoir faire appel au Duc de Luynes, membre correspondant depuis 1852, fin connaisseur d’antiquités, lui demandant d’indiquer un remède. Il désigna Monsieur de Triquéti comme le plus capable de faire à la sculpture les réparations nécessaire. Mais il fut autrement…(publié dans les Mémoires SSAAL de 1869 disponible sur Gallica). In fine il faudra attendre 1868 pour enfin trouver the right man on the right place.

Au début de ma chronique je vous ai parlé d’une pépite trouvé dans nos mémoires de 1868, il s’agit d’un procès verbal décrivant en détail la consolidation de la tête de cire, arrivé comme nous venons le lire en très mauvais état à Lille en 1835. Elle donnait depuis des suaires froide aux membres de notre SSAAL et en particulier à Charles Benvignat conservateur du musée Wicar.

Le hasard a fait qu’en septembre 1868 est présent à Lille Jules Talrich, modeleur de la faculté de médecine de Paris, il s’est spécialisé dans le modelage de la cire…il est aussitôt appelé au lit de notre malade par les membres de la commission du musée Wicar. Grâce à la présence de notre secrétaire SSAAL, M. Aimé Houzé de l’Aulnoit , nous possédons le procès verbal de l’intervention de Jules Talrich. Son fils, Paul Houzé de l’Aulnoit a publié ce procès verbal dans le bulletin de la Société d’études de la province de Cambrai en 1911, procès verbal retrouvé dans les papiers de son père ; (ce document est disponible à la BM de Lille sous la cote BR 4 -1127)

La tête de cire du musée de Lille

M. le comte Paul Houzé DE L’AULNOIT, membre titulaire, communique le Procès verbal des travaux entrepris et suivis par la commission du Musée

1. Le nom de famille est ainsi indiqué en marge de l’acte. Wicar pour la consolidation de la tête de cire. Nous reproduisons textuellement les termes de l’expédition authentique de ce procès verbal signée par MM. Benvignat, président, et Alphonse Colas. 

I. — L’an 1868, le 5 septembre, la commission du musée Wicar, sous la présidence de M. Benvignat, s’est réunie au musée de Lille pour entendre M. Talrich (Jules), statuaire, modeleur de la faculté de médecine de Paris, chargé l’année dernière par le Ministre de l’Instruction publique de la reproduction du masque de Richelieu, récemment retrouvé. 

M. Talrich a été appelé à l’effet d’étudier et indiquer les moyens de sauver d’une ruine complète et peut- être prochaine le précieux chef-d’œuvre en cire que le chevalier Wicar a légué à la ville de Lille. 

Après délibération, et l’urgence étant unanimement reconnue qu’il était indispensable de sortir de l’inquiétude permanente qu’inspirait l’état de ce buste, dont les parties supérieures menaçaient de s’affaisser un jour sur la base, brisée en beaucoup d’endroits, la commission a fait introduire près d’elle M. Talrich, qui, après diverses démonstrations faites sur une main en cire, brisée à cet effet, s’est engagé à entreprendre et à mener à bonne fin ce travail délicat. Il a été décidé alors que les opérations seraient suivies par un ou plusieurs membres de la commission en permanence, que l’enlèvement du buste en cire du piédouche en terre cuite sur lequel il est posé, se ferait en présence de toute la commission réunie et que le travail de soudure et de consolidation se ferait à l’intérieur du buste sans toucher en rien aux contours extérieurs et en conservant les solutions de continuité résultant des cassures, si ce n’est toutefois pour les vides ou trous trop considérables, ce qui ferait l’objet d’une délibération ultérieure. 

La commission s’est ajournée au 8 septembre suivant. 

Étaient présents : MM. Benvignat, Colas, Herlin et Reynart. 

II. — Le 8 septembre 1868, à huit heures du matin, devant MM. Benvignat, Colas et Herlin, le buste a été retiré de sa niche et démonté avec précaution. Les pièces, au nombre de cinq principales, y comprise la tête, ont été doucement déposées sur un lit de sciure de bois et de linges préparé dans un fond de caisse, et transportés dans la salle de la commission des musées qui avait été mise à la disposition de M. Talrich pour lui servir de laboratoire. 

Le démontage du buste, mettant à nu l’intérieur, a démontré combien était grande l’urgence du travail décidé. La tête posait sur un champignon en cire de 3 à 4 centimètres de diamètre et pouvant, dans un temps donné, perforer le crâne qui seul posait sur ce support. Ce champignon était formé d’une boule de cire posée à l’extrémité d’un morceau de bois fiché verticalement dans le piédouche auquel il adhérait mal, malgré une consolidation en plâtre qui paraît avoir été faite postérieurement.

Par l’examen des pièces on a constaté que ce buste est formé de trois couches de cire dont la dernière, qui paraît avoir été faite plus tard et pour consolider les deux premières, est composée de cire colorée en rouge et de résine arcançon. L’épaisseur des parois est de 8 millimètres en moyenne. La commission a constaté en outre, d’après des traces de plâtre restées dans quelques cavités, notamment dans les narines, que cette tête aurait été surmoulée ; les traces de plâtre restées également dans les bords des cassures indiqueraient que ce surmoulage aurait été fait lorsque déjà la tête était brisée, d’où il résulte que vraisemblablement elle était brisée avant son envoi à Lille. 

La seconde partie de cette séance a été employée au lavage des pièces et des cassures au moyen d’une solution de potasse d’Amérique pure, passées à l’eau fraîche et essuyées avec soin. 

Étaient présents : MM. Benvignat, Colas et Herlin. 

III. — Le 9 septembre 1868, le travail a été repris dès huit heures du matin. Les pièces principales juxtaposées d’une manière exacte au moyen des cassures restées nettes, ont été soudées intérieurement avec un fer chaud et consolidées, au fur et à mesure de leur rapprochement, par des rubans de fil fixés à la cire chaude. Ces rubans ont été définitivement recouverts d’autres rubans enduits de cire et posés en croix, ce qui rend ce travail d’une solidité à toute épreuve. 

Cette opération terminée, la commission a dû s’occuper de la possibilité de faire disparaître les solutions de continuité résultant de l’absence de parcelles, sans nuire à la forme du buste. Il a été décidé, après divers modes d’expériences, que le moyen suivant, proposé par M. Talrich, serait adopté : en frottant légèrement d’huile les lèvres extérieures des cassures, l’huile empêchant l’adhérence de la cire nouvelle sur l’ancienne, on a fait couler dans les vides un peu de cire du même ton, et il a été facile d’enlever ensuite le trop plein en effleurant au moyen d’un ébauchoir et en raccordant ainsi les contours, sans porter atteinte à leur état primitif.

Étaient présents : MM. Benvignat, Colas, Herlin et Houdoy.
IV. – Le travail commencé la veille a continué, puis, tout l’ensemble du buste étant convenablement consolidé par l’intérieur, il a été replacé sur sa base ou piédouche, dans la position exacte qu’il avait avant la restauration. Le support en bois a été remplacé par une forte tige en fer entourée de ouate imprégnée de cire chaude et traversant le piédouche depuis la base où elle a été solidement fixée à la cire, jusqu’au sommet de la tête qui repose sur un coussinet de ouate également imprégnée de cire. 

Pour consacrer le souvenir du travail important que venait de subir cette perle de nos musées, la commission, encore pleine de l’émotion que lui avaient laissée les opérations délicates faites sous ses yeux, a voulu qu’une note historique soit enfermée dans l’intérieur du buste. Cette note résumant en partie le présent procès-verbal est conçue en ces termes : « Cette tête de cire vient de Rome ; elle a été léguée en 1834 à la Société des Sciences et Arts de Lille par le chevalier Wicar. La Société en a fait don à la ville en 1865. Son auteur, son origine, sa date, tout jusqu’à ce jour est inconnu ; les savants les plus autorisés n’ont pu résoudre aucun des problèmes qui la concernent. Elle est arrivée à Lille brisée, la tête seule était restée presque intacte ; le cou et la poitrine étaient fracturés en un grand nombre de morceaux; quelques-uns laissaient des vides entre eux. Comme la tête, manquant de base solide, menaçait de s’écrouler, la commission chargée de la conservation de ce bel objet d’art, après des discussions approfondies et de sérieuses expériences, en a confié, sous sa surveillance permanente, la consolidation et la restauration à M. Jules Talrich, 4 modeleur en cire du musée d’anatomie de l’École de médecine de Paris. Enlevée de la draperie en terre cuite, on a vu que cette tête ne tenait plus que par miracle, le petit bâton qui la soutenait tremblait dans sa base de plâtre et menaçait de faire sauter le dessus de la tête ; la tête s’étant affaissée sur le cou, qui lui-même n’était plus supporté par la poitrine, les pièces faisaient levier les unes sur les autres et éclataient. – Des traces évidentes de surmoulage en plâtre, jusque dans les cassures, prouvaient que cette tête avait été moulée anciennement et qu’elle était brisée déjà quand elle avait été emballée à Rome. – La consolidation s’est faite au dedans avec des bandes de cordon de fil enduites de cire vierge chaude, la restauration du dehors en bouchant seulement les trous et les vides. Les surfaces qui entouraient les trous ont été graissées à l’huile (l’huile empêchant l’adhérence de la nouvelle cire sur l’ancienne), de sorte que les vides seuls ont été remplis, sans aucune altération du travail primitif de l’auteur du buste. Consolidée comme elle l’est aujourd’hui cette précieuse tête doit pouvoir braver des siècles encore et permettre aux savants de l’avenir de pouvoir lever le voile de mystère qui l’enveloppe aujourd’hui.

Lille, le 10 septembre 1868. Les membres de la commission étaient MM. Benvignat, président; Aimé Houzé de l’Aulnoy, secrétaire; Alphonse Colas, Auguste Herlin, J. Houdoy, Ed. Reynart et L. Sauvaige ».

Cette pièce porte, timbré en bleu, le cachet de la ville ; elle est enveloppée d’un papier portant le même cachet et renfermant une médaille de bronze aux armes de la ville de Lille, ainsi que la carte de M. Jules Talrich, le restaurateur. Un cachet en cire rouge, aussi aux armes de la ville, ferme le tout qui, de plus, est entouré d’une ficelle rouge.

De la cire ayant été coulée entre la poitrine et le vêtement en terre cuite, afin de compléter l’adhérence, la commission a fait replacer le buste dans sa niche et clos le présent procès-verbal, le 10 septembre 1868.

Étaient présents ayant signé : MM. Benvignat (Pdt), Colas, Herlin.
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(Texte capté sur Gallica, Bibl. Nationale de France
, Mis en ligne le 17/12/2012)

1 Les Soirées de Paris (Revue culturelle fondée en 1912 par Guillaume Apollinaire). Voir sur lessoireesdeparis.com, le texte de Gérard H. Goutierre publié le 30 novembre 2018 « Qui réveillera la belle tête de cire du musée de Lille? » :

 » Elle fut pour le musée de Lille aussi célèbre que la Joconde pour le Louvre. On vint la voir de partout. Alexandre Dumas fils, qui en février 1866 donnait à Lille une conférence sur son écrivain de père, en fut tellement remué qu’il commanda une copie. Il la plaça au beau milieu de sa bibliothèque devant une grande tenture de soie brodée d’animaux fantastiques. « Cette tête est divine » déclarait il. Elle est « un grand Tout en un petit volume car son expression donne l’image de la vie et la matière dont elle est faite donne la sensation de la mort ».

Cette merveille n’a pas d’état civil. On ne sait pas qui l’a réalisée. On ignore l’époque et le lieu de sa naissance. Elle n’avait et elle n’a toujours pas de nom. On l’appelle « La Tête de cire » comme on dirait « La Statue de bronze ». Depuis 1834, cette belle endormie attend toujours son prince charmant. Elle occupe aujourd’hui une place modeste de la galerie Chardin du palais des Beaux-Arts de Lille, victime peut-être des “Jeunes“ et des “Vieilles“ de Goya, deux tableaux magiques qui ont rejoint les cimaises lilloises et lui ont chipé la vedette.

Pour qualifier ce buste de jeune fille de 45 cm de haut légèrement polychromé, les visiteurs, les esthètes, les critiques ont tous employé le mot de chef-d’œuvre. Ce qui frappe, c’est la diversité des expressions que le visage offre. Dans la Gazette des Beaux-Arts de 1878, sous la plume du conservateur Louis Gonse, on lit : « De face, c’est une figure très jeune et très chaste, d’une mélancolie signée et souffrante (…) Le profil au contraire, presque gai, et naïf et souriant (…) Enfin le profil perdu, avec le beau jeté des cheveux, est d’une fermeté surprenante, il a quelque chose de fier et de presque sauvage ».

De Si l’on ignore tout de sa lointaine origine (les hypothèses sont nombreuses, allant de l’époque romaine jusqu’à la Renaissance et un peu plus), sa vie publique moderne nous est bien connue. Ce buste faisait partie de l’importante donation que le Lillois Jean-Baptiste Wicar (1762-1834) laissa à sa ville natale. Peintre actif, collaborateur de David, le chevalier Wicar avait été un collectionneur avisé. Il légua à la société des Sciences de l’Agriculture et de Arts de sa ville (créée en 1802 et toujours en activité) les trésors de sa riche collection principalement constituée au cours de ses années passées en Italie. Cette collection donnera naissance au musée de Lille considéré un temps comme l’un des plus riches musées de province.

Dès son arrivée dans les brumes de Flandres, la tête de cire suscita un énorme intérêt. On admirait ce visage évanescent et mélancolique. Le mystère de sa véritable origine augmentait encore la fascination. Le directeur de L’Illustration reçut en 1857 cette lettre enflammée d’un lecteur : « Raphaël seul pouvait avoir créé cette figure de transition entre la terre et ciel, entre la femme et l’ange ». Le musée de Lille lui réserva la meilleure place. En 1914, le conservateur la protégea en lui offrant une  cachette secrète à l’abri de la concupiscence des officiers allemands, eux aussi admiratifs de “Das schöne Mädchen von Lille“. Mais ils ne purent que découvrir une copie astucieusement placée par le conservateur à la place de l’original.

Comme pour tout chef-d’œuvre, l’ouverture fut abondamment reproduite et un certain nombre de copies se retrouvèrent dans des salons bourgeois. La tête de cire fut même l’héroïne d’un « Roman touristique lillois » qu’un certain Léopold Delannoy publia en 1939.

Au fil des ans, ses courtisans se firent moins nombreux. La jeune femme gardait la pose, mais sa beauté semblait fanée aux visiteurs. Elle fut pourtant traitée comme une princesse l’an dernier au musée d’Orsay, pour une exposition sur la Sculpture polychrome en France, d’autant qu’il s’agissait de sa première sortie depuis son arrivée d’Italie, un siècle et demi plus tôt ! La matière la contraint en effet à la sédentarité : cent fois plus fragile que n’importe quelle autre statue, elle dut d’ailleurs subir deux fois des travaux de restauration. Paradoxalement, ces travaux protégèrent sa vie privée tant les interventions modernes empêchèrent sa datation par le carbone 14.

Aujourd’hui, dans un coin du 1ier étage de l’imposant Palais des Beaux-Arts de 1892, la belle jeune fille attend placidement, toujours aussi mystérieuse. Peu nombreux sont les visiteurs qui s’arrêtent devant elle. On ne trouve ni reproduction, ni livret, ni carte postale la représentant. Ainsi passe la gloire du monde. Imperturbable, la tête de cire garde son secret. »