Au début du XXème siècle la découverte des arts primitifs – d’Afrique noire en particulier – a bouleversé en profondeur les jeunes artistes.
Alors que, depuis le siècle de Périclès (avec Phidias, Praxitèle …) la ressemblance, copie plus ou moins idéalisée de la nature, était la règle, ils ont soudain découvert des œuvres totalement dépourvues de contraintes, des œuvres irrationnelles, amphétaminées qui ont cassé un système de références qui existait depuis 2500 ans. Alors que jusque-là, le figuratif régnait en maître, ils ont été soudain désinhibés, osant faire des choses qu’ils n’auraient jamais imaginées. Le cubisme, les déformations et l’abstraction ont succédé au figuratif.
Ces jeunes artistes s’appelaient Vlaminck, Picasso, Modigliani, Derain, Matisse puis Giacometti, Miro, Brancusi, et ce choc continue à influencer les artistes actuels comme le bruit assourdi d’une déflagration lointaine.
Modigliani s’est inspiré des masques Fang (Gabon).
Noter les yeux vides, l’allongement du visage et du nez.
Ces déformations s’observent également dans ses sculptures.
Peut-être aussi une certaine relation entre le gardien de reliquaire Mahongwe du Gabon et cette sculpture de Picasso ?
Le Mahongwe est à gauche, le Picasso à droite.
De même en peinture, à gauche le masque Pendé (République Démocratique du Congo, ex Congo Belge) versus à droite le détail des Demoiselles d’Avignon.